5 raisons de ne pas tenter de changer l’autre.

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? » Luc 6: 41

Il est dommage que de nombreux couples s’embarquent dans l’aventure du mariage sans aucune préparation préalable. Bon nombre d’idées préconçues qui ont la vie dure auraient pu être démystifiées.  

Je n’avais pas été assez curieuse pour lire ou faire des recherches sur le mariage avant de m’engager dans cette voie. Je n’ai pas eu l’opportunité de suivre de programme d’accompagnement prénuptial. Les brèves conversations que j’ai pu avoir avec mes parents ou d’autres couples amis ne m’ont pas prémuni contre certaines désillusions.

Je me suis investie du pouvoir de « changer » mon mari et de la mission d’arriver par tous les moyens à le défaire de tout ce que je qualifiais de faiblesses ou défauts dans sa manière d’être ou de faire. Mes critiques acerbes portaient sur tous les détails et tous ces actes étaient passés au fin crible de ma philosophie de la vie, de mes attentes éthérées sur le rôle d’un mari ainsi que de mes standards que je qualifiais de « normaux ».

Il était de toute évidence « l’Anormal » qui devait rentrer dans les rangs serrés de mon esprit autoritaire et manichéen. Pendant longtemps, je me suis focalisée sur les moindres faits et gestes de mon conjoint, accaparant nos moments d’échanges par des reproches, des sermons et des critiques selon moi constructives, devant lui permettre de devenir ce personnage « normal » qui n’existe que dans mes fantasmes conformistes. Le costume de donneuse de leçons me seyait si bien que je jubilais lorsqu’il se plantait,  histoire  de lui assener la réplique fatale « Je t’avais prévenu ».

La réplique récurrente de mon mari était qu’il n’était pas normal depuis avant notre mariage, comment cela avait-il pu m’échapper? Lorsque j’insistais pour lui imposer ma vision ou manière de faire, il se retranchait dans des extrêmes mettant en péril mon œuvre transformative, m’obligeant à essayer de nouvelles strategies ou à me resigner temporairement.  

Durant cette période, pas une fois il ne m’a dit : et toi? Et moi, bien sûr je ne trouvais absolument rien à me reprocher. J’étais animée d’une bonne intention et je ne souhaitais que l’amélioration de sa personne et de nos relations conjugales. Je crois qu’à l’époque si l’on m’avait interpellée de la sorte : Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre, sans audace aucune je l’aurais fait. C’est pour vous dire à quel point j’étais aveuglée et obnubilée par ce sentiment d’avoir raison. Je me croyais sage pourtant !

Selon Jacques 3: 17 « la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempts de duplicité et d’hypocrisie« . Mon acharnement contre les erreurs, les faiblesses de mon mari n’était empreint d’aucun des qualificatifs mentionnés dans ce verset. Il était plutôt nuisible, source d’incompréhension, d’insatisfaction et de conflits. 

Mesdames, Messieurs croyez-moi, malgré toute votre bonne volonté vous ne pouvez pas changer votre conjoint, et encore moins en les infantilisant. Je l’ai appris à mes dépens, vous sortirez de cette quête déçus et brisés.  Il m’a fallu du recul pour accepter mon mari tel qu’il était et je ne l’aime que plus. Il était, est et sera foncièrement différent de moi, pas mauvais ni anormal, mieux unique.

Lorsque je me suis réfugiée dans la parole de Dieu, la prière et l’introspection,  j’ai pu finalement fixé mon attention sur la poutre qui était dans mon œil. J’ai eu la force et le désir de travailler sur mes défaillances… J’ai porté un nouveau regard sur mon mari que j’ai découvert sous d’autres angles. Enfin j’étais capable d’apprécier  et de valoriser ses points forts, ses efforts, son amour.

Quelque temps plus tard, j’ai été fascinée par l’impact positif qui a rejailli sur lui.  Je l’ai influencé sur certains aspects de manière déterminante et positive alors même que je ne cherchais plus à le faire.

Il est important de retenir :

  • –       Le changement est volontaire
  • –       Votre conjoint n’est pas votre enfant
  • –       Tout reproche doit se faire dans le respect, la douceur et l’amour
  • –       Ne transformez pas votre foyer en champ de guerre pour des futilités
  • –       Vous êtes aussi imparfaits que votre conjoint.

Faisons ensemble cette prière :

«  Seigneur, je ne peux pas jeter la première pierre à mon conjoint car je suis aussi imparfaite que lui. Qui suis-je pour m’ériger en juge impitoyable de mon prochain ? Ouvre mes yeux Seigneur, que je vois mon vrai visage à l’aune de ta parole. Convaincs-moi Seigneur de mes fautes et produis en moi un repentir sincère. Que ton amour et ta miséricorde infinie inspirent mes paroles et actions envers mon conjoint. »

                                                            Amen

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. FLORIVAL Stanley dit :

    La creation d’un tel espace s’avère
    Un véritable terreau vers plus de tolérance et de compréhension pour toutes relations interpersonnelles en général et en particulier les relations conjugales à un moment où, pour les couples mariés surtout, on a très fort le sentiment d’un avenir bouché par toutes sortes d’embûches. Alors chapeau!!!

    Je viens de prendre lecture in extenso de votre numéro et je me demande s’il n’y aurait pas une contradiction dans les termes lorsque vous dites quelque part: » malgré votre bonne volonté, vous ne pouvez pas changer votre conjoint », et un peu plus loin, soit le 3ème point, vous dites que tout reproche doit se faire dans la douceur, le respect et l’amour. Or, si on approfondit un peu l’idée d’un reproche, on s’aperçoit vite qu’il s’agit d’une volonté de changer l’autre, ne serait ce que pour un léger glissement vers un peu d’amélioration. Ce pour vous dire madame qu’en effet, si on prend toute la mesure de ce point, on peut quand-même y voir l’idée d’un changement dans la mesure où l’arrogance et l’indexation à n’en plus finir font place à la souplesse, à l’amour et au respect.

    Merci

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  2. Stall dit :

    Je me suis rendu compte que personne ne pourra changer son partenaire rien qu’a voir comment moi, il m’est difficile de me défaire d’un défaut que j’ai, surtout si je pense que c’est le bon comportement à avoir.

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  3. Nastassia Joseph dit :

    Le texte est très inspirant. N’im Quel couple devrait le lire

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  4. Naed Jasmin Désiré dit :

    Stanley en réalité, il faut comprendre que le focus n’est pas de le changer. Néanmoins, un reproche ou des conversations qui peuvent permettre a l’aitre de se remettre en question tout en se sentant aime, respecte et accepte sont incontournables. Nous sommes appelés a être de meilleures versions de nous-memes avec le temps et l’experience non?

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  5. FLORIVAL Stanley dit :

    L’idée même d’une meilleure version de nous-mêmes nous renvoie à la notion de changement. Être dans le temps c’est s’ouvrir aux différentes possibilités de modification et de changement. La question centrale demeure le comment faire. Nous sommes, en effet, des êtres pluridimentionnels et à ce titre, nous sommes tous dotés de surprenants pouvoirs d’action sur ce qui constitue notre environnement. Pour moi, c’est la manière de procéder qui importe. Tout dépend de la démarche envisagée, le résultat peut ou peut ne pas tarder à venir. Il s’agit d’agir avec dextérité, souplesse et amour sans préjudice d’une révision de son plan d’action.

    Ainsi, une dose additionnelle d’actions souples sur une sensibilité bien identifiée de l’autre peut, sinon le changer, le porter à opérer un certain redressement . Ce qui est déjà réjouissant quand-même.

    Comme on dit: un problème identifié est à moitié résolu. Dire qu’il ne faut pas tenter de changer l’autre C’est anéantir chez l’humain cette noble dimension d’actions mûrement calculées et justes aux fins du changement escompté.

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