« Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère » Jacques 1: 19
La communication est incontournable pour vivre en société, échanger et développer des rapports harmonieux avec les autres. Dans les couples, elle est un facteur déterminant de la solidité de la relation. Ceux qui communiquent mal, peu ou trop, n’arrivent pas à créer une atmosphère favorable à leur épanouissement personnel ou conjugal. Faute d’une bonne communication, les malentendus et les non-dits risquent de creuser un fossé dans le couple, transformant ces partenaires de vie en de véritables adversaires ou pire des étrangers.
La facilité d’expression est souvent l’angle mis en exergue, pourtant ce qui est essentiel et souvent occulté c’est notre capacité en tant qu’interlocuteur, à écouter l’autre. Il s’agit de l’écoute active qui, selon les théories développées en matière de communication, consiste en cette aptitude à focaliser son attention sur son interlocuteur, à tenir compte à la fois de son langage verbal et non-verbal, à se défaire des a priori et stéréotypes sur cette personne, à faire preuve d’empathie et à prendre le temps de reformuler le message transmis pour s’assurer d’avoir bien saisi.
Il ne nous suffit pas de dire je t’écoute, mais il nous faut prendre de véritables dispositions telles que déposer notre téléphone, mettre un terme à toute autre activité qui nous captive simultanément, acquiescer, hocher la tête, émettre des signes qui prouvent que nous suivons la conversation. Et ce n’est pas tout, il nous faut prendre des dispositions mentales telles qu’éviter d’être sur la défensive, de ne pas tirer des conclusions hâtives, de ne pas juger, entre autres.
Je me suis souvent vantée d’être une personne facile à vivre, compréhensive et diplomate. Il m’est aisé d’émettre mes opinions, de partager mes émotions, expériences, besoins etc., néanmoins je suis coupable d’être prompte à parler. Il m’en a fallu du temps pour réaliser qu’il m’était extrêmement difficile d’écouter mon conjoint. ( Et puis, je me plaignais parce qu’il parle si peu !!)
D’une part, dès les premiers mots formulés par mon mari, j’ai déjà une réponse, une question, une explication, une excuse, une solution au bout des lèvres. Soit, je l’interromps impatiente de réagir, soit je m’efforce d’attendre qu’il termine pendant que je focalise mes pensées sur ma prochaine réplique sans prêter attention à la totalité du message qu’il essaie de faire passer.
Résultat: Il écourte son message, refuse de continuer à s’exprimer et se renferme sur lui-même. Nous nous retrouvons tous deux frustrés ou en colère.
D’autre part, ma propension à parler et mon impulsivité me pousse à vouloir entamer des discussions ou de simples échanges au moment même que j’en ressens l’envie ou le besoin, sans tenir compte des dispositions de mon conjoint ou du moment évidemment mal choisi. De surcroit, mon impulsivité m’incite à réagir au quart de tour, à anticiper et tirer des conclusions parfois très éloignées de ce qui a été partagé avec moi.
Vous vous imaginez que de telles manières de faire, ont constitué un frein à des échanges réguliers et gratifiants pour nous deux.
Ce verset m’a frappé par sa justesse. Il m’a sorti de ma bulle où je me plaisais tant à m’écouter parler et à penser pour l’autre. Nous sommes nombreux dans cette situation, et pratiquer l’écoute active mérite un vrai travail sur soi-même. Je ne suis pas encore une experte en la matière, cependant c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Il est certain que si chacun dans le couple se prête au jeu, la confiance, l’intimité, la complicité et l’harmonie s’inviteront dans votre foyer.
Je vous encourage, mesdames, messieurs:
– A écouter l’autre sans l’interrompre
– A montrer par votre langage verbal et non-verbal votre intérêt
– A éviter de tout prendre au 1er degré
– A poser des questions pour vous assurer d’avoir bien compris le message
– A répondre ou répliquer avec tempérance, douceur, compassion et amour
– A reporter le cas échéant vos commentaires ou réactions sur le sujet.
Rappelez-vous, parfois votre conjoint ne recherche ni solutions ni critiques constructives, mais juste une oreille attentive et des mots réconfortants. Ne vous sentez donc pas obligés d’avoir réponse ou solution à tout.
Prions ainsi:
« Seigneur, comment puis-je prétendre t’écouter lorsque je n’arrive même pas à écouter mon conjoint ? Je te prie Seigneur de m’aider à mettre de coté mon ego et mon impatience pour que j’apprenne à écouter deux fois plus que parler. Façonne Seigneur mon cœur par ton Esprit de sagesse, de patience et de tempérance afin que je témoigne de l’amour à mon conjoint par mon aptitude à l’écouter avec attention, à le supporter et réconforter au besoin. Je te remercie déjà mon Dieu pour la complicité et l’harmonie que tu vas rétablir dans mon foyer. AMEN »